L’Ape musicale

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Le bon, le méchant, et la fille

par Susanne Krekel

La Fanciulla del West de Puccini à la Staatsoper de Munich, le 16 octobre 2002

La Staatsoper de Munich reprend cette saison sa production de 2019, mise en scène par Andreas Dresen. Pourquoi, nous sommes nous demandés en sortant du théâtre, est-ce que nous avons ressenti un manque de suspense, alors que l’œuvre est dramatique à souhait? Une jeune fille, courageuse, belle et bonne, au milieu d’une bande de chercheurs d’or : Californie, en pleine ruée vers l’or. Avant même l’entrée de Minnie, nous avons compris que ces hommes sont en réalité des enfants perdus, mus non pas par de l’avidité, ni par l’envie de prouver leur valeur à Minnie - mais par quoi alors ?

Le premier acte se déroule dans un saloon, et peut-être est-ce que Mathias Fischer-Dieskau a essayé, par sa scénographie sombre et minimaliste, de donner quelque profondeur à une histoire somme toute banale. Les hommes, après une journée de dur labeur aux mines, se détendent en jouant et en buvant. L’un deux, cependant, est affligé par le mal du pays au point de vouloir se suicider. Ses collègues avouent alors, dans un chœur fort émouvant, leur propre nostalgie, et commencent une collecte pour lui payer le voyage du retour. Des enfants perdus, et Minnie, on comprendra très vite, est leur maman, ce qui coupe court, évidemment, à tout élan de désir. Seul Jack Rance, le shérif de la région, se déclare ouvertement amoureux de Minnie. Dès son entrée en scène, et avant qu’il n’ait chanté une note, on a déjà remarqué Claudio Sgura, à la présence scénique et voix puissante. Entre alors un étranger, un voyageur de Sacramento, Dick Johnson. Or, Minnie et lui se sont déjà rencontrés et - parbleu, ils sont amoureux. Oh ! Mais l’inconnu est en réalité un bandit, venu voler l’or des mineurs, gardé par Minnie au saloon. Oh ! Ayant compris que le shérif est à ses trousses, il prend congé, mais pas avant d’avoir que Minnie lui propose qu’il lui rende visite chez elle. Ah ! - Le second acte commence quand Minnie rentre chez elle, et se fait belle pour accueillir son amoureux. Elle est émouvante, cette Minnie, lorsqu’elle se transforme de garçon manqué en jeune femme amoureuse, jouée et chantée par Malin Byström, blonde et fraîche, à la voix dorée et puissante. Tout aussi impeccable, Jonas Kaufmann en tant que Johnson. Dommage seulement que Daniele Rustioni, à la tête de l’orchestre de la Staatsoper, confond parfois intensité avec volume et couvre les voix magnifiques par des fortississimi inutiles. Dommage, car autrement il est attentif aux détails dont la partition est si riche, et accompagne parfaitement le chant durchkomponiert. Minnie et Johnson donc se déclarent amoureux, et sont sur le point de passer une chaste nuit ensemble sur des couches séparés, lorsque Rance fait irruption, Minnie cache Johnson et apprend que celui-ci est en réalité le bandit Ramerrez, venu voler l’or de ses protégés. Rance sorti, Minnie confronte Johnson et le met à la porte. Blessé par une balle de Rance, il revient assez vite et Minnie le cache sur le grenier de sa cabane. Lorsque Rance découvre une tache de sang et finalement Johnson, Minnie propose une partie de poker - si elle perd, elle et Johnson seront à Rance, si elle gagne, il abandonne sa poursuite. Moment intensément dramatique - et qui passe sans qu’on n’ait retenu son souffle. Minnie a gagné, aha, tant mieux… Rance accepte sa défaite et s’en va. Honorable Rance, ce n’est pas lui le méchant après tout.

Au troisième acte, Johnson est pris et condamné à mort. Dans un air où enfin on peut entendre Jonas Kaufmann en tout ce qui définit le phénomène Jonas Kaufmann, une puissance retenue, une voix de velours, des émotions intenses, désespoir, amour, courage, il se déclare innocent des meurtres dont on l’accuse. Il a déjà la corde au cou lorsque surgit Minnie : armée d’un révolver, elle s’interpose entre Johnson et les autres et menace de tuer d’abord lui et ensuite elle-m

me. Elle rappelle aux hommes tout ce qu’elle a fait pour eux, et un par un ils renoncent à leur vengeance. Finalement Johnson est libéré et les amoureux s’en vont vers un futur nouveau et lumineux. Ils adressent un adieu aux montagnes neigeuses et Mathias Fischer-Diskau a trouvé une belle image pour cette fin, une silhouette de montagnes, couronnée d’un mince filet de lumière. Finale émouvant et applaudissements chaleureux amplement mérités. Bravo aussi pour les second rôles et le choeur! Et pourtant - où était donc l’étincelle?


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